Une approche « chaine de valeur » pour l’Initiative du One CGIAR sur la productivité animale durable au Mali

Dans le cadre d’une série d’initiatives entreprises par le CGIAR en faveur de la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie de recherche et d’innovation horizon 2030, une réunion de concertation a été organisée avec les différentes parties prenantes de l’élevage au Mali le jeudi 10 septembre 2021. Au cours de cette rencontre les participants se sont penchés sur une proposition du ONE CGIAR « Productivité animale durable pour assurer les moyens de subsistance, la nutrition et la prise en compte de l'égalité des genres » ou « Sustainable Animal Productivity for Livelihoods, Nutrition and Gender inclusion (SAPLING) » en anglais. Une description de la proposition est disponible ici (en anglais). La rencontre fut conjointement organisée avec l’Institut d’Économie Rurale (IER) du Mali. Une cinquante d’acteurs ont pris part aux discussions

Le Mali fait partie des sept pays visés par la proposition SAPLING. Cette proposition s’inscrit dans le cadre des initiatives du CGIAR représentant des domaines d'investissement majeurs et prioritaires qui apportent des capacités internes et externes au CGIAR afin de relever des défis majeurs tels que énoncés dans les objectifs de développement durable des Nations Unis. Les futures interventions du SAPLING viseront essentiellement à combler les déficits de productivité et de compétitivité des chaînes de valeur de l’élevage en valorisant les acquis et en développant de nouvelles innovations en matière de santé animale, génétique, d’alimentation animales et sur les systèmes de marché. Des paquets d’innovations contextualisés seront codéveloppés pendant la phase initiale de mise en œuvre de l’initiative.

Les discussions au cours de la journée ont porté sur : (1) la connaissance de la proposition SAPLING, (2) le choix des chaines de valeurs prioritaires pour le Mali (3) l’identification des éléments manquants à la proposition et pertinents pour le Mali, et (4) l’identification des localités d’intervention prioritaires. La rencontre a suscité de nombreuses discussions entre les différentes parties prenantes au cours des sessions plénières et des travaux de groupe.

Dans son discours d’ouverture de la concertation le, Directeur Scientifique de l’IER M. Modibo Sylla a salué l’initiative du CGIAR et n’a pas manqué de mentionner que cette proposition s’inscrit dans le cadre général de la politique du gouvernement malien de promouvoir l’élevage au Mali grâce à son caractère inclusif qui tient compte de l’implication des femmes et des jeunes dans les chaines de valeur de l’élevage. Il aussi souligné la bonne qualité de collaboration entre les services techniques du Mali et ILRI/CGIAR. M. Sylla a conclu par inviter les participants à donner les meilleurs d’eux-mêmes pour répondre aux attentes du CGIAR en faisant des contributions significatives pour l’amélioration de la proposition SAPLING.

Ce fut ensuite au tour de M. Mourad Rekik de ICARDA de décrire aux participants les objectifs du nouveau One CGIAR, sa vision, ses zones d’intervention, ses perspectives et sa contribution à la recherche scientifique globale pour la réduction de la faim et l’amélioration des revenus des petits paysans à travers la recherche scientifique. Mme Isabelle Baltenweck de l’ILRI a ensuite présenté la proposition SAPLING dans sa globalité. La proposition permettra à un million d'éleveurs, dont 50 % de femmes, de s'engager dans des chaînes de valeur inclusives et de réaliser des gains de productivité durables de 30 à 50 %, ce qui améliorera leurs moyens de subsistance.

Le quatrième intervenant fut M. Abdou Fall, représentant régional de ILRI en Afrique de l’Ouest pour présenter en quoi le SAPLING peut contribuer à l’amélioration des chaines de valeur de l’élevage au Mali. M. Fall a d’abord présenté le contexte général de l’élevage au Mali, les défis et les opportunités avant d’entretenir les participants sur la pertinence du SAPLING pour le Mali dans l’amélioration de la production et la productivité de l’élevage.

Par la suite les participants ont été répartis en trois groupes de travail pour se pencher sur les réflexions suivantes : les forces et faiblesses de la proposition, le choix des chaines de valeur prioritaires et les zones d’interventions. Ils sont parvenus aux conclusions suivantes :

  1. Le choix des chaines de valeur prioritaires : trois chaines de valeur prioritaires ont été identifiées à savoir « bétail-viande », « petits ruminants » et « volaille non-industrielle ». Au nombre des arguments que l’on peut citer par rapport à la pertinence de ce choix, on peut noter: i) les deux premières sont les plus importantes du cheptel national alors que les ressources avicoles (avicultures moderne et traditionnelle\villageoise) sont aussi larges; ii) à travers la chaine de valeur « bétail-viande », on peut couvrir les thématiques majeures liées au développement des types d’élevage les plus importants dans le pays (l’élevage intensif ou périurbain, agro-pastoralisme et l’élevage extensif) ;
  2.  La santé animale : Il s’agit en l’occurrence des défis liés à l’amélioration de la couverture vaccinale pour lutter contre les principales maladies endémiques ; ii) promotion du vaccin thermo tolérant de lutte contre la Peste des Petits Ruminants (PPR) développé par l’ILRI en partenariat avec le Laboratoire Central Vétérinaire ; iii) Le développement d’un protocole efficace de lutte contre les Pasteurelloses animales.

Les recommandations suivantes ont été formulées par les participants, pour augmenter la production et la productivité du cheptel au Mali :

  • Une amélioration de la qualité des données sur l’élevage au Mali
  • Un meilleur suivi des marchés : mettre l’accent sur le suivi des flux marchands afin d’orienter les commerçants de bétail ;
  • Une amélioration des conditions d’alimentation des animaux à travers la promotion des cultures fourragères et l’appui aux unités de production d’aliments pour le bétail ; 
  • Développer les infrastructures d’élevage : i) le respect des normes d’hébergement des animaux en prenant en compte la formation des agents des services d’appui-conseil, et ; ii) faciliter l’accès des éleveurs aux institutions financières ;
  • Promouvoir l’aviculture villageoise qui assure un flux important de produits animaux de haute qualité des zones de production vers les zones urbanisées;

Dans son discours de clôture, M. Modibo Sylla, Directeur Scientifique de l’IER a rassuré le CGIAR de l’engagement des différentes parties prenantes pour la réussite de la proposition pour l’amélioration des conditions de vie des éleveurs en particulier des femmes et des jeunes qui constituent le maillon le plus pauvre du sous-secteur de l’élevage au Mali.